Une convention citoyenne pour le climat a été mise en place par Grenoble-Alpes Métropole avec la participation de 100 citoyens et citoyennes tirés au sort habitants de la Métropole.

Le 14 octobre dernier, la convention a présenté ses propositions portants sur 9 catégories (Habitat, aménagement et urbanisme / Agriculture et alimentation / Mobilité / Consommation / Production d’énergie / séquestration du CO2 / Economie /Sensibilisation et gouvernance / Formation et emploi) à découvrir sur le site internet conventionclimat.grenoblealpesmetropole.fr

Dans le domaine de la mobilité, la convention a fait 35 propositions.

Parmi celles-ci, elle a proposé de «Tendre vers une gratuité des transports en commun…»

Une gratuité avec quel(s) financement(s) ?

Pour rappel, le financement des transports urbains est assuré :

  • par les apports des collectivités aux autorités organisatrices de la mobilité (AOM),

  • par le versement mobilité (VM) des employeurs publics et privés de plus de 11 salariés,

  • par les recettes venant des usagers.

En 2022, pour M TAG, le SMMAG a prévu un budget de fonctionnement de 130,4 M€ avec 34,7 M€ de recettes provenant des usagers.

Le syndicat mixte a fait réaliser une étude en 2019 sur une gratuité partielle ou totale pour les usagers utilisant les TC dans la Métropole. Le scénario de gratuité totale pour l’usager aurait un coût de 60 M€ par an comprenant les pertes de recettes et l’augmentation des dépenses. Avec ces 60 M€, on pourrait par exemple financer en 2 ans le prolongement de 6 km de la ligne E de tramway à Pont de Claix. (Etude EGIS)

Que ce soit pour de nouvelles lignes de tramway (prolongement des lignes A, D et E, création d’une ligne vers le Grésivaudan), le renouvellement des rames de tramway, ou pour le projet de RER grenoblois, les besoins d’investissement sont nombreux et importants !

Offre, Fréquence, Fiabilité, Rapidité, Confort, Amplitude Horaire, Simplicité Tarifaire

Se déplacer en voiture restant plus cher qu’en transports en commun, que faut-il pour faire passer le pas ?

  • Offre : avoir des bus ou tramways passant à proximité et sans de multiples correspondances pour atteindre les principaux lieux générateurs de déplacements

  • Fréquence : avoir des intervalles entre les passages de 10 minutes au plus dans les zones denses et à défaut, avoir une offre cadencée toute la journée (passage toutes les 12, 15, 20, 30 ou 60 minutes)

  • Fiabilité : être certain du passage du bus
  • Rapidité : avec une vitesse commerciale importante, les TC sont plus attractifs d’où l’importance de multiplier voies bus réservées et systèmes de priorité aux feux
  • Confort : des bus, tramways et trains confortables
  • Amplitude horaire : des bus devant chez moi mais à quoi cela sert-il s’ils ne circulent pas le soir à l’heure ou je rentre du travail ? une amplitude horaire de 5h à 21h minimum et jusqu’à minuit sur les TER, les lignes de tramway et de bus Chrono.
  • Simplicité tarifaire : sur la région grenobloise, 5 réseaux de transports en commun circulent aujourd’hui avec chacun sa tarification : M TAG (Métropole), TOUGO (Grésivaudan), Pays Voironnais, Cars Région Isère (ex-Transisère) et TER. Cette complexité rend difficile l’utilisation des TC dès que l’on quitte l’un des territoires ou que l’on souhaiterait utiliser le train.

Comme on le voit, il y a bien d’autres priorités avant la gratuité pour développer l’usage des transports publics.

C’est d’abord là dessus que doivent se concentrer les investissements publics.

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