Grenoble, le 24 novembre 2025

Contribution de l’ADTC-Se déplacer autrement à la concertation publique sur le projet de VRTC sur l’A480 sud
Projet de VRTC sur l’A480 : un coût important pour un intérêt non démontré !

 

L’ADTC – Se déplacer autrement est, par principe, plutôt favorable aux projets de Voies réservées aux Transports en Commun (VRTC). Le projet de VRTC sur l’A480 montre la volonté de réduire les temps de parcours (et fiabiliser les temps de parcours de sorte à ne pas faire perdre jusqu’à 10 minutes dans les bouchons) des cars empruntant l’A480 depuis le sud de la région grenobloise en heures de pointe du matin.

Il envoie un signal clair pour développer les transports en commun et inciter les automobilistes à les prendre, ce dont nous nous félicitons.
 

Cependant, nous n’avons pas souvenir d’avoir été concertés pour ce projet depuis son intégration au Plan de Mobilités alors que le calendrier (page 12) indique un début des travaux fin 2025, immédiatement après la concertation. Celle-ci intervient donc alors que le projet semble déjà décidé, conçu pour entrer en phase de réalisation juste après la fin de la présente concertation.

Il manque un diagnostic précis : étude de trafic justifiant le caractère indispensable d’un tel aménagement, offre visée pour exploiter pleinement l’infrastructure, impact socio-économique, … Plusieurs questions mériteraient une réponse afin d’émettre un avis au plus juste sur un projet estimé à 14 M€ pour 3,5 km :

  • Étude de trafic depuis la mise en service du Rondeau et de l’élargissement de l’A480 pour évaluer les problèmes de congestion et apporter les réponses les plus adaptées, y compris en termes de moyens financiers.
    Dans quelle mesure la priorité est-elle donnée à une politique de report modal de la voiture individuelle vers les transports en commun ? Quel est le développement des transports en commun prévu (augmentation de l’offre, fiabilisation des horaires) pour endiguer les pointes de trafic sur cet axe ?
  • Comment a été calculé le gain de temps annoncé, qui semble surévalué (voir annexe), par cette VRTC sur le seul tronçon Pont-de-Claix – Rondeau ?
  • Quel est l’objectif du report modal induit par l’augmentation de la performance des transports en commun à la suite de la mise en service de la VRTC ?

À titre de comparaison, dans le cadre du PDU du Grésivaudan, sur la section Crolles – Montbonnot de l’A41, nous avions analysé le trafic en comparant le trafic au mois d’août (absence de bouchons) à celui du mois de janvier. Nous savons ainsi qu’il suffirait de réduire le trafic d’environ 1000 à 1200 véhicules/heure en heure de pointe du matin (de 7h à 9h) pour y retrouver une circulation fluide. Par ailleurs, les effets post-Covid sur le trafic ont aussi induit des effets de jours de pointe en plus des heures de pointe (hors variations saisonnières et vacances) qui affectent la pertinence de ce type de projet. Nous pensons que la priorité doit être donnée à une politique de report modal avant de planifier l’aménagement d’une VRTC.

De plus, baisser la vitesse limite permet de réduire l’intervalle entre les véhicules. La section entre la sortie 8 (RN 85) et 6 (Comboire Nord) devrait être limitée à 90 km/h au lieu de 110 km/h actuellement, permettant d’obtenir un gain de 360 véhicules/heure par voie sans investissement supplémentaire.

Ainsi, l’ADTC – Se déplacer autrement émet donc un avis plutôt favorable au projet mais avec plusieurs réserves, faute d’informations suffisantes pour évaluer l’opportunité du projet :

  • Les différents trafics concernés et les périodes de congestion devraient être évalués plus finement pour pouvoir apporter des réponses adaptées. La priorité doit être donnée à une politique de report modal de la voiture individuelle vers les transports en commun et leur développement (augmentation de l’offre, fiabilisation des horaires).
  • Quel est le gain de temps (dans les bouchons) prévisible et pour combien de cars par an ? Le gain de temps annoncé concerne peu d’heures dans la journée, peu de jours dans la semaine, peu de mois dans l’année et semble surévalué.
  • Il est prioritaire de traiter les difficultés en amont sur la RN85, et, en aval la sortie des cars au niveau du pont de Catane, où ils perdent plusieurs minutes, sur une grande partie de la journée.
  • L’implantation de la VRTC doit limiter les conflits de circulation aux échangeurs pour apporter un réel gain de temps en pratique.

 

Si cette VRTC est réalisée, elle doit également comporter un arrêt au droit de Comboire, zone d’emplois et commerciale majeure du sud grenoblois. Cet arrêt permettra un accès rapide à Pont-de-Claix et Échirolles, la deuxième commune en nombre d’emplois en Isère, facilitant ainsi de nombreux déplacements liés à l’offre de soins, de commerces, d’études et de loisirs.

Cet arrêt doit être implanté sur l’autoroute, dans les deux sens de circulation, pour permettre la correspondance avec la ligne M Réso C7, afin de répondre aux besoins des usagers du sud grenoblois, comme cela a été fait récemment à Strasbourg et Toulon.

➔ Lire l’intégralité de notre contribution à la concertation sur le projet d’aménagement de la VRTC sur l’A480 sud

L'A480 au Rondeau vue en direction du sud.

L’A480 au Rondeau vue en direction du sud.

ADTC – Se déplacer autrement

5 place Bir-Hakeim
38000 Grenoble
France

T: 04 76 63 80 55
E: contact@adtc-grenobleEFFACER.org

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